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Des papillons et des vols d’aigle

avril-novembre 2017

Nos têtes se remplissent de projets, fourmillent d’idées, d’aspirations, se gargarisent de gouttes d’essentiel qui ne demandent qu’à se concrétiser. Des envies, nous en avons. Des convictions profondes aussi. Des certitudes et des rêves d’incertitude. Le temps nous manque un peu pour leur donner corps alors tout se bouscule. Ceci avec un sentiment d’urgence parfois, et d’autres fois avec une confiance tranquille placée dans le temps qui se déroule et fait les choses.

Nous avons un peu peur aussi, de cette peur qui sourd au seuil des grandes entreprises. Peur de ne pas faire, peur de perdre l’idée dans la matière. Peur que notre vraie capacité créatrice ne soit pas à la hauteur de ce que nous projetons dans nos têtes.
Nous aspirons au calme intérieur mais nous avons aussi besoin de nous bousculer. Soif de rencontres, toujours, pour l’inspiration et le moment présent. Et puis l’ardeur de construire, d’échafauder, de tisser. Mettre notre pas dans les vôtres pour mieux vous inviter sur notre chemin. Et grandir ; à échelle d’adulte et dans la contemplation de notre enfant qui sait mieux y faire. Réapprendre à découvrir, à ouvrir le regard sur un monde concentrique. Se laisser faire pour mieux agir, pour mieux sauter.

Il nous faut trouver la façon de créer l’alchimie entre toutes nos routes, toutes nos recherches. Trouver une cohérence de parole faite de ces paroles plurielles qui nous ont traversés et nous traversent encore. Trouver les mots-réceptacles de ce que nous sommes à l’intérieur de ce monde et les mélodies qui leur donneront du corps. Et tout cela au rythme de la parole qui relie les êtres dans la danse universelle, la parole qui fait de chacun un messager et un passeur d’humanité.
Nous savons aujourd’hui les luttes qui nous sont essentielles, qui font de nous des êtres humains.

Nous savons qu’il y est question de paix, d’amour, de liberté, de nature, de partage, d’ouverture.

Qu’elles n’ont de sens qu’au cœur d’un paysage, dans la constance d’une terre et dans le mouvement des hommes et des femmes. La route, c’est un ensemble de points reliés les uns aux autres.
Nous avons besoin de connaître notre terre, de nous enraciner.

D’y laisser surgir des papillons et des vols d’aigle, pour que la parole nous vienne et qu’elle se fraye un chemin jusqu’au cœur des autres.

Emilie Volz et Killian Bouillard